Chapitre 6. L’émergence des sociétés urbaines
Problématique : comment les villes se développent-elles au Moyen Age et comment leur société s’organise-t-elle?
I : L’aspect des villes au Moyen Age
Doc 1 p 96, 1 p 94, image 5 p 110
Leçon :
Les villes se développent autour d’un château, d’un pont ou d’une abbaye. Elles sont protégées par des remparts. Leurs portes sont fermées et gardées. En cas de guerre ou de peste, la population s’y enferme.
Au début du Moyen Age, les maisons sont en bois, en torchis et les toits sont en chaume. Pour limiter les incendies, les dirigeants multiplient les mesures : couvre-feu (c’est-à-dire extinction des chandelles), constructions de fontaines à tous les carrefours, constructions en pierre et toits de tuile.
Les rues sont sombres, car les étages qui avancent au dessus de la chaussée cachent vite le soleil. Elles sont étroites et sales. Les ordures sont jetées dans le caniveau central qui s’écoule jusqu’à la rivière la plus proche. Les rues pavées sont rares. Les premières apparaissent en Italie au XIVe. Paris est une exception : au début du XIIIe, le roi Philippe-Auguste ordonne que les rues commerçantes soient pavées. Mais le ruisseau d’égout coule toujours au milieu et l’hygiène est déplorable.
Tout au long des mille ans que dure le Moyen Age, les villes se multiplient en Europe. A la fin du Moyen Age, les trois plus grandes villes sont Paris, Milan et Venise avec plus de cent mille habitants. Les régions les plus urbanisées sont la Flandre et le nord de l’Italie. La plupart des villes ne comptent que quelques milliers d’habitants.
II- Le gouvernement des villes
Exo : doc 5 p 97, Q4 sur la charte communale de Bruges.
- Le comte nomme les échevins et c’est lui qui juge les délits concernant la monnaie ainsi que les crimes commis contre le clergé.
Les échevins rendent la justice, établissent les impôts et rédigent les règlements.
- Les articles 1, 26 et 49 protègent les échevins et les citadins des interventions du comte. En effet, le comte ne peut pas changer les coutumes et les règlements de la ville ; il ne peut pas confisquer les biens de quelqu’un et s’il accuse à tort les échevins d’avoir mal rendu la justice, il doit reconnaître ses torts.
1 p 100, 6 p 97
Leçon:
A partir du XIe siècle, de nombreuses villes, associées en commune, réclament des privilèges à leur seigneur: c'est le «mouvement communal», qui se répand dans toute l'Europe de l'ouest. Si le seigneur accorde une charte, la ville devient une ville franche, comme Bruges ou Villefranche sur Saône, et le seigneur perd la plupart de ses droits. Parfois, la ville devient totalement indépendante: c’est alors une ville libre, comme Venise.
La ville est alors dirigée par un conseil communal composé de bourgeois élus par les habitants si c’est une ville libre ou choisis par le seigneur si c’est une ville franche. Pour devenir bourgeois, il faut être libre, posséder une maison et payer le droit de bourgeoisie.
La commune possède des symboles de son indépendance: un sceau et un tribunal. Dans le nord de l’Europe, les villes franches et libres se font édifier un beffroi, haute tour qui rivalise avec les châteaux et les églises. Le conseil communal se charge désormais de la défense de la ville par la milice et la police ainsi que des impôts et octrois.
Bourgeois: terme désignant au départ un habitant d’un bourg. Ce mot finit par désigner un notable.
Octroi: taxe perçue sur les marchandises entrant dans la commune pour y être vendues.
Commune: association formée par les habitants d’une ville, qui s’engagent par un serment pour obtenir leur indépendance.
III – Les activités des villes
- Les banquiers et les marchands
Dossier sur les Gadagne.
Doc 3 p 103
Doc 1 p 94
Leçon :
La famille Gadagne, originaire de Florence en Italie, s’installe à Lyon au XVe siècle car la ville est bien située pour le commerce. Les Gadagne sont d’abord des commerçants. Ils vendent des épices, des soieries, des tapisseries, des peaux et de la laine. Ils s’enrichissent. En 1523, ils financent une expédition en Amérique du Nord. En 1525, ils aident François Ier à payer sa rançon. Ils deviennent aussi banquiers et inventent la lettre de change.
Dans toutes les grandes villes d’Europe, des marchands comme les Gadagne à Lyon ou Jacques Cœur à Bourges, développent le grand commerce. Ils s’enrichissent et enrichissent leur ville. Ils s’y font construire des palais. Ils s’emparent du pouvoir dans les villes libres et les villes franches.
Aux foires de Champagne, les marchands européens échangent des produits venant de tout le monde connu : épices, soie et coton d’Asie, or d’Afrique, fourrures, bois, blé, draps, laine, sel, vin et cuir d’Europe.
- Les artisans
Doc 1 p 104, 3 p 105, Doc 4, Doc 2
Leçon :
Dans les villes, les artisans d’un même métier sont regroupés en corporation. C’est elle qui fixe les conditions de travail (horaires, matériaux à employer, organisation de l’atelier, amendes à payer en cas de non respect de ces règles, etc).
Les artisans travaillent dans des ateliers ouverts sur la rue. La hiérarchie est très stricte. L’apprentissage commence vers 9 ans et, environ 7 ans plus tard, s’il est doué, l’apprenti devient compagnon. S’il a de l’argent pour avoir son propre atelier et si la corporation l’y autorise, il peut devenir maître après avoir fait ses preuves en réalisant un chef d’œuvre.
- L’essor des universités
Doc 2 p 106
Leçon :
Chaque ville a ses écoles. Les fils de marchands y apprennent à lire, écrire et compter. Les élèves les plus doués peuvent continuer leurs études dans les facultés de théologie, de médecine et de droit, qui se multiplient dans toute l’Europe.
L’université la plus prestigieuse d’Europe est celle de Paris, en particulier le collège de la Sorbonne, fondée au XIIIe s. par Robert de Sorbon pour accueillir les élèves pauvres. L’université de Paris attire des professeurs et des élèves de toute l’Europe. A la fin du Moyen Age, ils sont environ 20 000. Le quartier des universités est surnommé le Quartier Latin car les cours se font dans cette langue.
Histoire de Lyon et de son affranchissement : http://www.vieux-lyon.com/decouvrir/histoire/vl_moyenage.htm
